Vendredi
En tant que tête de série n°4, notre équipe est dispensée du 1er tour et ce n’est du coup que vers 17h samedi que notre tournoi commence, face à l’une des 184 équipes Airbus participantes : en l’occurrence, les sympathiques Airbus Dragons.
Avec un nom pareil, autant dire qu’on se méfie…
Et donc, 1er coup tactique de notre capitaine : aligner l’équipe théoriquement la plus solide pour passer l’écueil de ce 1er match et éviter le fameux « syndrome de Riccione ».
Bon, autant dire qu’au début, c’est pas probant, étant donné que je perds assez nettement le 1er match (hé ouais, comme disait ce cher M. van de Snepscheut : « La différence entre la théorie et la pratique, c’est qu’en théorie, il n’y a pas de différence entre la théorie et la pratique, mais qu’en pratique, il y en a une. »).
James prend le relais. Il perd le 1er jeu. Et il est mené 9/4 dans le second…
Ça sent pas bon…
Mais en dépit d’une pression de dingue et face à un adversaire pas facile à manœuvrer (l’expérimenté Patrick Schuster), il réussit à inverser la tendance. Grâce aussi à une mise au point tactique (merci Christophe, pour ce coaching) et une meilleure concentration, nous revenons donc à égalité.
Christophe doit encore battre leur n°1, Stéphane Robinaud, bien connu de nos services, puisque patron du squash du TOAC à Toulouse, où nous avons déjà eu l’occasion d’aller.
La partie n’est pas gagné d’avance, mais Christophe assure et l’emporte 3/1.
Le plus dur est fait : nous avons évité la déconfiture d’une élimination dès notre 1er match.
Dans le même temps, les Garçons Bouchers, se qualifient pour la 1ère fois pour les quarts, en battant la coriace équipe de SPIRCA.
Avec notamment un match chaud-patate entre James Ducroz et David Da Silva, qui se termine par un no-let sur la balle de match, à 11/9 au 5ème. Je vous laisse deviner l’ambiance à la sortie du court…
Pour le moment, la Bretagne s’en sort pas mal pour ces championnats « à domicile », avec 2 équipes dans les 8.
Et les filles de l’AS Orange qui gazent bien aussi, en ayant conservé, ce samedi soir, des espoirs sérieux de qualification pour les demies.
Une soirée sympa s’ensuit donc, avec une dizaine de Toulousains et la FDJ, dans un restau du centre-ville, mais sans trop d’excès histoire d’être en forme pour le quart du lendemain midi, contre Air Liquide, qui a créé une petite surprise en sortant Safran.
Samedi
Nouveau coup de coaching de la part de Cap’tain James : Pierre démarrera en n°3 et James monte en n°2 (je suis donc laissé au repos – enfin, c’est un bien grand mot, car encourager les copains est aussi éprouvant, si ce n’est plus, que de jouer soi-même). Pas de changement en n°1.
Contre Fabien Magne, joueur très expérimenté, qui compense une vivacité déclinante par une raquette de folie, les consignes données à Pierre sont simples : ramener le plus de balles possible, pour montrer à son adversaire qu’il faudra venir gagner les points, et varier les longueurs pour le déplacer. Pierre s’y applique plutôt bien, mais malheureusement, ça ne suffit pas : Fabien est trop à l’aise techniquement et réussit donc à rentrer ses coups. 3/0 pour lui et 0/1 contre nous.
Encore un bon coup de tension pour les 2 autres matchs, tiens !
Christophe est opposé à un « petit jeune », Tom, 17 ans et une belle technique.
Mais le jeu de notre n°1 met trop de pression sur l’air liquide… 3/0 et donc nouveau match explosif pour James face à leur n°2.
Et c’est là qu’on a retrouvé notre capitaine. Plus encore que la veille, sans doute libéré du fantôme de l’entrée en matière complètement ratée, James est déterminé comme jamais. Là aussi, tactique relativement simple : éviter au maximum de s’exposer au coup-droit dévastateur de son adversaire. Et James joue hyper-sérieusement, martelant le revers de son adversaire de façon à prendre progressivement l’avantage dans l’échange. On sent notre capitaine transformé, concentré et confiant dans son jeu. Il gagne 3/1.
On est en demi-finale !
Ce qui signifie qu’on fera au pire aussi bien que notre meilleur résultat (4ème en 2011 à Royan).
17h.
C’est le match qu’on attendait, contre les archi-favoris du Crédit Agricole Lorraine.
On les connaît bien, mais l’équipe a un peu changé depuis nos dernières rencontres : Gilles Petitjean (n°59 français) est toujours là, mais sans son fils Alex (ancien 1ère série et ex-membre de l’équipe de France jeunes), qui est blessé. Il est remplacé par Robin Didelot, 18 ans et classé 2C. A cet âge-là, on est plutôt encore en progression que déjà sur le déclin, donc ça promet d’être compliqué en n°2. James décide de me sacrifier face à Robin et de reprendre la place de n°3. Il débute contre Jean-Christophe Didelot, le père de son fils, et grand habitué de ces championnats. Vu la compo des équipes, la donne est claire : il faudrait que James gagne contre JC. Le match est serré et tendu, mais dans un excellent état d’esprit, entre deux joueurs au style assez proche : chacun cherche à user son adversaire pour le pousser à la faute.
James se défend bien. Il réussit même à plusieurs reprises à mettre JC loin de la balle, ce qui n’est pas facile vue l’envergure du bonhomme. Malheureusement, il ne parvient pas à tenir le même niveau de jeu tout au long du match.
Il finit par craquer et c’est le CA Lorraine qui l’emporte 3/1 dans ce 1er match.
Christophe rentre ensuite sur le court pour jouer Gilles.
Match de très très haut niveau, devant une foule impressionnante, constituée de joueurs, copains, collègues, épouses et enfants !
C’est hyper serré.
2 partout. 5ème jeu. Chaque point donne lieu à une bronca du public.
Enfin… surtout ceux gagnés par Christophe, qui bénéficie d’un léger avantage à l’applaudimètre, en tant qu’habitué du club.
Les 2 joueurs font preuve d’un physique monstrueux et d’un sens tactique irréprochable, mais c’est notre n°1 qui réussit, grâce à une série de volées parfaitement ajustées au ras du tin dans le coin gauche du court, à prendre l’avantage et à s’offrir 3 balles de match !
Sur la 1ère, Gilles ajuste mal son coup et la balle revient vers lui. Malheureusement, Christophe a anticipé du mauvais côté. Il est tout de même gêné par son adversaire et demande donc une décision à l’arbitre. No let !
(petite aparté : à ce moment-là, j’étais en train de m’échauffer sur le court d’à-côté, donc je ne fais que relater ce que j’ai compris du résumé d’après-match par les principaux protagonistes ; j’espère qu’on m’a pas trop pipeauté ou que j’ai pas trop compris de travers…)
Quoiqu’il en soit, Christophe perd sa concentration quelques instants et les 2 autres balles de match filent.
Il faut s’y remettre.
11/11. 12/12. Nouvelle balle de match pour Christophe. Encore raté.
13/13.
Il faut vraiment que ça se termine… Et c’est Gilles qui remporte le bifteck, 16/14 dans le 5ème.
Bravo aux 2 joueurs pour le niveau de jeu produit et cette ambiance de folie.
Le Crédit Agricole Lorraine est en finale.
Même si on sait que ça n’aurait probablement pas changé grand-chose sur l’issue de la rencontre, on est déçu pour Christophe, qui pouvait enregistrer une superbe perf.
C’est donc alors à mon tour de m’y coller, dans un match sans guère d’enjeu face à Robin Didelot.
Ma femme et ma petite fille étant juste au bord du court (fait exceptionnel dans la mesure où elles sont généralement assez peu attirées par l’ambiance bruyante et confinée des courts de squash), je demande donc à Robin de faire preuve d’un peu de clémence.
J’ai surtout quelques craintes de décevoir mes spectateurs en n’offrant qu’une maigre résistance à mon adversaire largement supérieur.
Mais non, je joue plutôt bien et les échanges sont plaisants. A jouer, mais aussi à regarder, je crois.
Le 2ème jeu est même hyper-accroché (15/13, je crois). Sympa, Robin.
Et je remporte le 3ème ! Vraiment très sympa, Robin.
Avant de revenir sur le court pour le 4ème, je glisse à mon adversaire qu’on a tous les deux un match important à jouer le lendemain, donc qu’on n’est pas obligé de trop laisser traîner les choses. En tout cas, ça m’arrangerait, d’autant plus que je joue avec un strapping sur le mollet en raison d’une contracture musculaire (mais soyons clair : grâce au boulot du kiné, ça ne m’a pas du tout gêné pendant ce match).
Et ça va vite, en effet. 1/0, 2/0, 3/0, 4/0. Je commence à me dire qu’il faudrait quand même que j’évite la balle de mousse.
Ouf, je marque un point, à 5/1 je crois.
Les échanges redeviennent un peu plus accrochés, mais Robin est toujours très largement au-dessus.
Je ne me souviens plus du score du dernier jeu (11/5 ?), mais en tout cas, j’ai pris beaucoup de plaisir, face à un adversaire conciliant, mais sérieux quand même.
Et surtout, je crois que je n’avais pas joué comme ça depuis plus d’un an.
Tout le monde me félicite d’ailleurs pour mon match… C’est bizarre, je pensais que le but au squash, c’était de gagner plus de jeux que son adversaire ?
Nous voilà donc bien rincés à la fin du 2ème jour.
Et le plus important est à venir : la soirée au club, certes (très bon, très sympa, malgré certains choix musicaux avec lesquels on dira qu’on n’était pas 100% aligné…), mais surtout le match pour la 3ème place, dimanche à 13h30.
C’est l’équipe Squashcopter qui nous sera opposée.
Le hasard faisant bien les choses, c’est justement à côté d’eux qu’on est assis à table. L’occasion de commencer à faire connaissance et de leur mettre un peu de pression en faisant croire qu’on est hyper-confiants pour le lendemain. En tout cas, ils ont l’air bien sympa, puisqu’ils ont la gentillesse de pas me charrier lorsque je leur demande si c’est intéressant de bosser chez Supercopter (sic !).
Je profite également de la soirée pour diligenter un sondage rapide, totalement représentatif puisque réalisé auprès de 2 récents adversaires de Christophe (dont l’un ayant semble-t-il bien profité de l’apéro), qui révèle que « normalement, ça passe largement en n°1 ».
On est assez confiant en n°3 aussi, avec notre James retrouvé, mais beaucoup moins en n°2 (Ashley, de Squashcopter, a « perfé » à 3A et 3B depuis le début du tournoi ; son classement 4C ne veut donc probablement pas dire grand-chose).
James tranche et nous ressort la même compo : Chris en 1, lui en 3 et moi en 2.
Quelques pas de danse sur Gold, Image et Début de soirée pour Christophe (hum hum…) et on rentre se coucher.
Dimanche
Le grand jour : pour la 2ème fois depuis la création de la section, nous avons l’occasion de décrocher une médaille !
Je débute face à Ashley Crépiat. Je précise, la compétition étant mixte et son prénom pouvant prêter à confusion, qu’il s’agit d’un homme.
Vu l’enjeu, je suis tendu comme un string, mais je réussis à me libérer sur les 1ers échanges.
Je remporte le 1er jeu.
Malheureusement, la fatigue arrivant (déjà !), je sors de mon schéma tactique en amenant trop rapidement mon adversaire à l’avant du court. Mes coups sont pourtant plutôt bien ajustés (je trouve J), mais il est très vif et dispose d’une bonne allonge pour aller chercher amortis et doubles-murs.
Résultat, je perds les 2 jeux suivants.
Le 4ème est très serré. Je réussis à prendre 2 points d’avance à 8-6, mais Ashley revient à 8 partout.
L’échange suivant est également disputé et, sur une balle un peu trop courte de ma part, Ashley claque une parallèle côté droit. Je me jette pour tenter de récupérer la balle, au moins en double-mur, mais sur le chemin, nous nous rentrons dedans. Il y a interférence, c’est sûr, mais également un doute sur le fait que j’aie pu remettre la balle. L’arbitre tranche : no let L.
Ashley passe donc devant.
Les 2 points suivants se terminent de la même manière : nick roulant pour mon adversaire.
La grosse poisse…
Mais résultat, ça fait bien 1/0 pour Squashcopter.
James prend le relais.
Son adversaire semble tout à fait à sa portée.
Précisons ici que le n°2 de Squashcopter (ancien 2C) s’est blessé le samedi, dès le 1er échange du 1er match. Ashley était initialement prévu en n°3 et l’adversaire de James en n°4.
Ça change la donne (et ils vont faire mal, ceux-là, s’ils alignent leur équipe au complet lors des prochaines éditions…).
Quoiqu’il en soit, James débute bien. Il remporte assez facilement les deux premiers jeux.
Mais il est dit que nous ne serions pas épargnés par le stress et, suite à un relâchement de notre cap’tain, son adversaire revient à 2/1.
Je n’y tiens plus. Je préfère aller prendre ma douche que de rester à stresser derrière la vitre.
J’entends quand même de loin les applaudissements quand James remporte sa balle de match. 3/1. Nous revenons à 1 partout dans la rencontre.
Jusqu’au bout…
Christophe joue donc un match ultra-décisif, face à Cédric Donzelli (2C).
On pensait avoir déjà vu notre n°1 au top la veille en demie, mais non, je crois qu’il a encore haussé son niveau de jeu.
Son adversaire est pourtant beaucoup plus coriace qu’on ne pensait.
Mais Chris joue juste. 1/0. L’affaire est bien partie.
Malheureusement, il était dit que nos nerfs seraient soumis à rude épreuve jusqu’au bout.
Squashcopter remporte le 2nd jeu !
Et ça démarre mal dans le 3ème, puisque notre adversaire prend rapidement de l’avance, jusqu’à mener 7-1…
Au bord du court, l’atmosphère est irrespirable.
Christophe ressert le jeu, reprend un tout petit peu de marge pour ne plus faire de faute sur le tin, et surtout, il ne lâche rien ! Il grappille point par point. Son adversaire commence à fatiguer aussi.
Résultat : Christophe réussit à remonter son retard et à remporter le 3ème.
On se dit que ce retournement de situation a dû mettre un coup au moral de son adversaire.
Christophe revient motivé comme jamais sur le court.
Chaque échange disputé et gagné lui fait brandir le poing.
Et c’est enfin la délivrance.
Ça crie, ça saute. On est heureux !
Et surtout, délivrés, après 3 jours de matchs archi-stressants.
On se retrouve alors tous les 4, Christophe, James, Pierre et moi pour un petit moment de grande joie, avant de filer applaudir le podium filles, puis de monter à notre tour sur la 3ème marche.
On a la banane. On est contents. C’est cool.
On ne remerciera jamais assez Christophe pour tout ce qu’il nous apporte avec son niveau de squash et aussi en nous coachant tous, pendant, avant et après les matchs.
Mais attention, c’est pas monomaniaque et on reste tous dans un état d’esprit de potes qui jouent au squash, sans se la raconter (y a intérêt !).
Merci aussi à James, de s’être reconcentré au bon moment et d’avoir carrément assuré (3 victoires en 4 matchs).
Merci à Pierre, qui progresse et m’a obligé cette saison à me remotiver pour pas le laisser me passer devant trop définitivement.
Et bravo aux filles, qui terminent 5ème pour leur premier championnat de France. Avec une Nessa en pleine bourre et quelques petits réglages à peaufiner dans le jeu, elles pourront se battre pour le podium l’année prochaine !
Et surtout, merci à nos 3 G.O. : Bruno, Gilles et Philou. Plus tous les gens qui ont filé un coup de main au sein de l’asso.
Sans eux, tout ça n’aurait pas été possible.
Enfin, merci au club, toujours au top, et à Jacob pour le strapping du dernier match, quand les kinés n’étaient plus là, et pour le coaching.
RDV l’année prochaine, à Tours, avec une équipe encore plus compétitive, on espère !
Et promis, en plus de décaler notre n°3, j’essaierai de gagner un match !
Compte rendu rédigé par Jérôme.